Au sud que du nouveau
Voila, j'approche un peu de la fin du voyage et je commence a voir ce que je vais laisser derrière moi.
J'ai bâti des petites fondations ici, avec des lieux, des repères mais surtout avec des personnes. En écrivant ce blog je me rend compte a quel point j'ai ete toujours présent et que j'ai toujours garde le contact avec mes proches. Je n'ai jamais autant parle de ce qui se passe dans ma vie que durant ces mois en Australie. J'ai essaye de vous faire partager un peu ce que je vis ici. J'ai mi, et je met encore, beaucoup de force dans mes mots. J'essais de trouver les formes pour qu'a chaque fois ce ne soit pas un mail qui arrive, mais un rideau qui se lève. Je pense que je vais garder pas mal de choses de ce voyage et de mes expériences.
Il y a une chose qui maintenant est établie et qui me suit toujours et qui me suivra probablement jusque sur la piste d'atterrissage a Paris, c'est le fait d'être nouveau.
C'est l'accent qui nous joue des tours au début ; on ne peut y échapper il est trop exotique, jolie et classe pour les anglophones. La débute l'histoire. On raconte d'où on viens, pourquoi on a choisi l'Australie, ce qu'on veut y faire et ce que cela va nous apporter. Mais on se rend compte très vite que ce n'est pas uniquement une histoire d'accent, mais une attitude, une façon de voir les choses, une manière de regarder les gens, une aura différente.
Etant Francais en Australie cela aide tout de meme. Les personnes vous posent un milliard de questions. Ils revent la France et Paris. Les flammes s'allument et les yeux petilles. Cette facilite d'entrer en matiere me donne plus de place et me permet d'etre plus creatif dans me relations avec les gens.
Avec le temps on découpe l'histoire de manière différente, on rajoute des scènes, on coupe les dialogues et on change même des titres desfois. Avec les même bases je monte un florilège de films et une flopée de courts métrages.
Voila, j'approche un peu de la fin du voyage et je commence a voir ce que je vais prendre avec moi.
Je vais embarque cette faculte d'etre nouveau et de pouvoir être plus créatif dans les relations que j'ai avec vous. Provoquer les choses comme si je devais toujours construire mes repères.
Je reviens bientot pour voyager a Paris.
Un trajet en train
Je hais sa moquette verte et ses petites cloisons. Je m'y sens comme un lapin robotise. Une cage qui porte trois lettre CBD.
Un espace ou le combat social est le plus fort. Un centre ville ou les mallettes côtoient les talons aiguille. La mascarade y est plus intense, les masques en plomb.
Les codes sont multiples ; mon regard de chasseur analyse chaques lumières, chaques couleurs. Mes yeux sont sensibles et brûlent en regardant ces contrastes quotidiens.
Mais ce soir je regarde pas, je trace. Me voila sorti du bureau.
Je chope mon train de justesse et me place confortablement dans la rame prêt a glander avec force. Au bout de trois stations un groupe de jeune se place a cote de moi.
Le brouillard dans ma tete m'empeche de discerner quelle langue parlent ces trois garçon qui accompagne la fille assise a ma gauche. Ca y est, le tableau se met en place et en plus
il est vraiment cliche. Andrea, Pablo et Marco nous font le plaisir de faire les malins avec une jeune fille. Les ritals escorte ma demoiselle ce soir pour un carnaval, une pièce de théâtre pleine d'amour méditerranéenne saupoudrée
d'accent et de sourire d'ange capables de détourner l'attention de Sainte Therese. Pauvre Bernin.
Mais les choses deviennent interressantes lorsque la demoiselle ne se prive pas, bouche grand ouverte, pour déployer un sublime accent français. Quelle extase ( je l'aime vraiment cette Therese ma parole ).
Attention le plan diabolique va se mettre en route. Face a moi Pablo entamme une seduction italienne latérale, celle qui n'a pas l'air mais qui mais qui attaque en profondeur et avec grace s'il vous plait. Il lui parle en peu en français.
Attire son attention sur ces connaissances litteraires. La chanson de Roland, les Fleurs du Mal qu'il tente en vain de réciter mais voyant le piege du ridicule se dessiner, il bat en retraite. Ma chere compatriote ne connaît même pas ses classiques.
J'ai un peu honte, aller passons. les deux oiseaux arrivent vers des choses plus légères, ils bifurques sur la musique en parlant de Noir Desir et de Manu Chao. Madame a vraiment du mal avec son anglais.
J'interviens donc et lui fait du bouche a bouche a son vocabulaire. Je me cache derrière un accent anglais mediocre mais assez malin pour quelle s'exclame en français MAIS OUI C'EST CA!
Je laisse un blanc et j'actionne le piège.
- Tu sais moi aussi j'ai du mal ça me fait pareil.
- Ah? répondit-elle avec surprise
- Mais avec notre accent on nous pardonne tout ça passe comme dans du beurre.
Je suis découvert.
-Tu es Français?
- Oui
- Et tu es la depuis combien de temps?
- Huit mois.
- Ah, moi cela ne fait que deux mois que je suis en Australie.
Et tu fais quoi, tu es étudiant?
- Non je traîne ici et la et je fais de la photo.
- AAHHHHHH, j'adore la photo!!!!!!! me dit-elle avec des yeux tout ronds.
J'ai fait une fac d'arts appliques a Paris.
Aller hop je viens de sabrer trois italiens en une minute.
Voyant que j'intéresse la colombe, les artistes tentent une formation a la Romaine.
Andrea se présente et me demande mon prenom. Il me dit qu'il l'adore avec des yeux en feu. Moi je lui repond que moi aussi j'adore son prénom avec mon regard sombre et mes longs cils fou.
Je déstabilise le Don Juan qui me voit jouer avec lui et leur compagne en même temps. Jet me fait tacler par Pablo qui enchaîne directement. Marco semble reste sur sa caravelle et regarde le manège de loin.
- Et bien si tu veux parler photo avec moi ou si tu veux des conseils donnes moi ton mail.
Je me ferais un plaisir de t'aider.
- Oh oui, voila mon mail.
Le groupe arrive a destination. Les trois compères me saluent un peu amèrement mais respectant le jeu et ses règles.
Camille me salue et me dit a plus tard.
Les portes se fermes et je vois un voyageur, face a moi qui me regarde qui me souris malicieusement.
Jimy se presente comme les italiens, on rigole. Il me dit enfin avec un bel accent australien que premièrement ces italiens de valaient rien, que deuxièmement cette fille était sympa et que troisièmement j'avais gagner le petite partie.
Nous avons parler durant notre voyage de une demie heure. De voyage, de politique, de nature et environnement. Un personnage banale, peut être pas tant que ça pour un Australien, mais très touchant.
Voila comment ce trajet quotidien a été chamboule pour devenir un jeu et une rencontre touchante, le debut d'un roman de gare.
Mauvaises Ondes
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Sumertime, and the living is easy.
Fish are jumping, and the cotton is hight.
Silence Radio
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Ca swing a Melbourne !
On surf sur une bonne vague. Celle de la danse, de la séduction, de la jeunesse.
Ça se la joue grave. On se met en avant, on va devant, on se tend, on se met en retrait, on met tout en sourdine, on s'abandonne. Aide par quelques sirènes au corps de verre et d'une puissante essence enivrante, on vogue vers les délires et les sensations nocturnes. Le point de rupture, les pieds en compote ou l'obligation de rentrer pour travailler le lendemain matin. juste le temps d'apprécier le chant ibérique d'oiseaux rares et une dernière danse ridicule, mais tellement bonne pour l'ego.
- Mais dans la dynamique, dans la foule, on peut être perdu. C'était juste cinq secondes. J'ai serre cette main qui ma guidee dans cette mer folle. Elle a répondu en me serrant plus fort. C'est rien, pas de passe ni de futur. Juste cinq secondes, sentir que l'on existe, holy moment -
Ça reprend quelques jours plus tard dans d'autres courants, d'autres voyageurs qui se cherchent et se dandinent tous les jours un peu plus pour faire chavirer leur navire. Le mien est stable, il penche certaines fois, mais reste dans la danse. Le capitaine n'est pas sourd, il ecoute les chants des sirenes, mais préfère les bonnes musiques.
to H
L'empire des sens
Les sens, ils nous entourent, ils nous suivent. Je traverse, alors, je dois regarder d'abords a droite puis a gauche. Les sens ne se sentent pas de suite, surtout les nouveaux.
Lors de mes premiers temps sur l'île fantastique, mes acquis directionnels ont été chamboules mettant potentiellement ma vie en danger. Un moment de laisser aller et me voila en Europe, roulant en vélo, comme un coq, sur la voix de droite. Sur l'esaclator, les gens se placent sur la gauche pour patienter. De même, instinctivement quand je croise une personne elle se dirige sur sa gauche. En un sens il vaut mieux percuter une jeune fille sur le trottoir que d'embrasser un gros Pick-up.
Dévier un peu a gauche ou a droite peut être aussi très plaisant. Involontairement mon anglais dérape, glisse vers un nouveau sens, gauche, incongru et parfois mignon. Voulant proposer une bière a une belle jeune fille, je me lance dans une phrase plutôt banale. Bruit assourdissant elle ne comprend pas de suite. Je lui répond I am proposing you!!!! La voila rouge et moi vert de mon écart lexicale, mais fier de cette mauvaise direction. Je venais de la demander en mariage. Ce fut un oui pour la bière, non pour la vie.
C'est aussi pour beaucoup une de vie différente. Des nouvelles lumières, des nouveaux lieux, de nouvelles musiques. Blooming senses. Mes sens sont en éveil. Parfois il vont dans la direction que je veux ou des fois me perturbent. C'est dur de changer rapidement de voix et d'accepter qu'en fait on peut choisir et explorer d'autres pistes, d'autres routes. Je suis un nouveau cap, une nouvelle conception de mon futur. La photographie entre de plus en plus et fait de plus en plus sens pour moi. Est ce la bonne direction ? Je possède tout de même maintenant 5 appareils photo et use du ressort pour capturer les photons a longueur de journée.
Melbourne, mes rencontres, mes envies et mes émotions me poussent au grand plongeon. Celui de la construction, de la création, de l'audace. Je suis loin de cet escalator ou on se met a droite ou a gauche pour laisser passer les gens qui veulent avancer. Je préfère cent fois plus naviguer en mer ou droite et gauche non plus de sens ou seules les étoiles dictent la bonne conduite.